Modèle sur la juste Autorité pour travailler sur les rapports de force à l'intérieur de soi et dans les relation à autrui

Modèle central en PNL thérapeutique humaniste

(Modèle d’Hélène ROUBEIX)

Il est l’approfondissement du modèle de résolution de conflit interne et il manifeste l’importance du travail sur le dedans et le dehors en même temps (construction de la relation à soi et aux autres).

Il se fait en structure et par rapport au présent.

Il a pour objectif l’avancée vers la résolution des rapports de force avec les autres (sortie de la soumission et de la domination) et des rapports de force à l’intérieur de soi, entre le Moi et le Soi. Il permet d’aller vers sa juste autorité.

Il peut être utilisé à n’importe quel moment de la thérapie (et même en développement personnel), tout entier ou par séquences.

Il est conçu également pour éclairer le thérapeute dans son diagnostic et pour lui permettre une action thérapeutique par la mise en rapport avec le Soi du patient.

Il est particulièrement utile dans le traitement des dissociations séquentielles (où une part de soi ne peut exister que si elle exclut l’autre) et des clivages, puisque la finalité du modèle est l’existence simultanée du Moi et du Soi, à partir de la réhabilitation du Soi et du retournement du Moi limitant en Moi ressource.

Le thérapeute se met en rapport avec la part blessée, souffrante, celle qui porte le symptôme et qui est en même temps l’essence, le Soi.

Le thérapeute se situe par delà le contenu de la souffrance du patient, il se met en rapport avec la structure, l’identité de cette part qui souffre de ne pas avoir sa place, de n’être pas reconnue par l’extérieur, peut-être, mais surtout à l’intérieur par le patient lui-même : domination du Moi et dissociation simple ou prise de pouvoir alternative du Moi et du Soi et dissociation séquentielle.

Au-delà du système de défense et de protection, le thérapeute se met en rapport avec cette part profonde, subtile, écrasée, étouffée, terrorisée, parfois presque morte et qui cherche désespérément de l’aide : le Soi.

C’est sans doute pour la sauver que la personne arrive en thérapie. Écrasée par qui ? Par le Moi qui a tenté, à sa façon – la meilleure façon possible – de la protéger pour assurer la survie. Simplement aujourd’hui ce n’est plus d’actualité.

Il n’y a plus de danger, donc plus besoin d’avoir peur, et chaque part peut trouver sa place, son espace à l’intérieur de la personne, être reconnue.

Peut-être faudra-t-il faire tout un travail pour rassurer le Moi qui a peur de perdre sa place, d’être rejeté par le Soi, de ne plus exister... Le piège pour le thérapeute est d’en rester au Moi, d’être séduit par ses beaux discours, par son apparente ouverture et tolérance, en particulier dans les cas de dissociation séquentielle où le patient n’apporte dans le cabinet thérapeutique que la part qui va bien, qui est « montrable ». Le Moi peut se déguiser très habilement – pour garder sa suprématie – et revêtir des aspirations « nobles », spirituelles, humanitaires... manifester des émotions touchantes.

Qui véritablement parle à l’intérieur du patient ? Le Moi ou le Soi ?

Le thérapeute a besoin de discernement et surtout d’avoir fait sur lui-même le travail de libération et de maturation du Soi. Sinon il y a tous les risques qu’il se laisse prendre aux apparences.

Le thérapeute a besoin d’être en rapport lui-même avec son Soi, avec la Vie en lui, d’être vraiment vivant.

Par sa calibration et son sens clinique il va détecter chez son patient cette part qui ne demande qu’à être vue, entendue, reconnue et à devenir plus vivante. Se mettant en rapport avec elle, il va aussi, du coup, la guider vers la vie, parce qu’il la voit, l’entend, lui parle, l’accueille... et déjà elle existe !

Comment se fait-il qu’il y ait cette relation de pouvoir à l’intérieur du patient, entre le Moi et le Soi ?

De par l’éducation, la culture, le Soi n’a pu se développer dans sa liberté et dans le respect. Il a été violenté, dénigré, dévalorisé ou peut-être le Moi a-t-il été le seul à être stimulé (bien faire les choses, faire plaisir aux autres, avoir de bons résultats scolaires...)

L’enfant a-t-il pu être suffisamment respecté, reconnu et encouragé dans ses talents propres, dans sa différence, dans l’établissement du lien juste avec lui- même, avec les autres, avec le monde ? Sans dévalorisation ni survalorisation de lui-même, dans le respect d’autrui, des règles, de la Loi ?

Il y a besoin de guérison de cette part là : l’Enfant blessé, que l’on va effectuer en structure.

Pour paraphraser Alice Miller (le thérapeute est «l’avocat de l’Enfant « intérieur).

Le thérapeute se doit d’être l’avocat du Soi emprisonné dans la peur, la honte, la culpabilité. Soumis à la dévalorisation ou à la tyrannie du Moi qui reproduit bien souvent les comportements parentaux du passé.

Vrai travail d’éveil et d’émergence de la vie. Comme un apprivoisement.

La capacité d’accueil, de bienveillance, de non-jugement du thérapeute est déterminante. Si le Moi se sent jugé, il devient encore plus défensif. Si le patient vient voir le thérapeute, c’est que quelque part – dans une part – il est prêt, pas forcément à tout changer mais à faire un pas, donc à se mettre en marche. C’est un mouvement qui commence, on sort de la posture figée.

L’erreur du thérapeute pourrait être de vouloir que le patient fasse plus d’un pas, avance plus vite et plus loin sur le chemin de la libération et de la liberté.

Comment le thérapeute peut-il s’abstenir de tout désir, de toute attente, de tout projet, à la fois par rapport au contenu et à la structure de la vie du patient.

Il a besoin de tendre au mieux vers sa juste autorité afin d’éviter les jeux de pouvoir avec le patient (c’est-à-dire les pièges tendus par le Moi) qui ne feraient que réactiver le conflit interne du patient entre le Moi et le Soi.